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 Les chats aiment l'eau, si! [Nina preum's, après, libre^^]

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AuteurMessage
Sed Fieldman
Pèlerin sans Monde

Sed Fieldman




Geek : 236
Pouvoir : Invocation d'un cheval noir.
Transformation : Panthère Noire


Rainbow's Data
Identité:



Les chats aiment l'eau, si!  [Nina preum's, après, libre^^] _
MessageSujet: Les chats aiment l'eau, si! [Nina preum's, après, libre^^]   Les chats aiment l'eau, si!  [Nina preum's, après, libre^^] Icon_minitimeJeu 31 Mar 2011 - 0:49

Petit matin sur Yomi…ceci revenait à dire qu’il faisait un petit peu moins noir que de coutume tandis que soleil, discret, silencieux, pâle, dardait ses rayons sans chaleur au travers des nuages qui, trop souvent, recouvraient les territoires des Ténèbres. Un rayon, plus ardent que les autres, parvint cependant à traverser la couche de nuages et à venir illuminer, à travers une vitre épaisse quoique propre, une touchante scène…la pièce était de petite taille, moins d’une vingtaine de mètres carrés, et occupée d’un lit de bois tout simple, un lit rectangle et sans histoires, sans ornements. Une cheminée trônait à l’opposé de la fenêtre, un âtre sans fioritures ni colonnes ouvragées, un âtre avec une poutre posée en travers, sur laquelle dormaient un poignard tranchant et de bonne facture, et un papier abandonné. Sur le sol de parquet sans poussière, des papiers ici et là, comme jetés sur place, comme laissés en plan, mais prêts à tout instant à être repris par la main qui les avait rédigés. Une table faisait office de bureau et, comme tous les jours, une plume abandonnée et un croquis à l’encre y sommeillaient, un croquis représentant un homme, un homme aux cheveux assez longs et noirs, aux yeux perçants et à la mine renfrognée, un croquis qui finirait certainement sa vie dans le feu mourant . Sur les autres papiers, des mots et des idées, des pensées jetées par le biais des lettres, des songes et des désirs qui, eux aussi, se consumeraient dans une apothéose de flammes jaunes ; trop personnels…Le propriétaire de cette chambre propre et nette, avec un je ne sais quoi de désordre charmant qui la rendait moins impersonnelle appartenait manifestement au cercle fermé des lettrés de Yomi. Un de ces êtres dont la liberté s’écrivait sur des feuilles et se déchiffrait dans des livres comme celui qui était là, immobile, comme effondré, même pas fermé et tranche vers le haut, au pied du lit. Du lit habité, par deux êtres, deux corps sur et sous les draps.

Talisman ouvrit ses yeux jaunes aux reflets d’anis, et posa sur la chambre endormie un regard songeur , tandis que le premier rayon de soleil du jour chauffait son épaisse fourrure. La superbe chatte Maine Coon se dressa sur la pointe de ses coussinets et s’étira sur le lit avec un bâillement félin, celui du chat bienheureux, avant de s’asseoir au bout du lit, statue, peluche vivante et puissante, pleine de poils et d’une fourrure ondoyante. Ses yeux parcouraient les alentours, puis se posèrent soudain sur l’autre être endormi dans le lit, qui fronça les sourcils dans son sommeil, comme pris de mauvais rêves. Il avait dormi torse nu, car le feu chauffait la pièce et la couverture à moitié balancée par-dessus bord dévoilait une large portion de peau pâle et de corps musclé mais scarifié, vestiges d’une vie aventureuse. L’homme –oui, c’était un homme, je vous jure- gémit soudain en se retournant sur le flanc, puis revint sur le dos dans ces mouvements successifs que tout un chacun fait durant son sommeil. Son visage, désormais éclairé par l’impudent rayon de soleil, était somme toute agréable à voir. Des traits réguliers, assez fins, sur un visage plus ovale que carré mais à la mâchoire indubitablement masculine. La couleur de ses yeux clos était dissimulée par ses paupières, mais on aurait eu du mal à imaginer cet être avec un regard autre que sombre ; ses cheveux mi-longs, effilés et noirs comme le plumage d’un corbeau, s’étalaient sur l’oreiller et une mèche rebelle taquinait son front. Il avait un teint pâle, quoi d’étonnant à Yomi ? Les gens ici manquaient de soleil…

Talisman estima soudain que cela faisait suffisamment longtemps qu’elle regardait dormir l’homme, et déclencha le plan B du chat qui a faim non mais. Elle se dressa à nouveau, fit le dos rond afin de s’étirer, puis s’approcha de l’homme endormi d’un pas léger et silencieux, pour venir ronronner tout près de lui. Le dormeur gémit et se retourna encore, alors le chat, sans se démonter, s’avança encore et fourra sa truffe dans le cou de l’innocent endormi, qui soupira dans son sommeil. Talisman, mécontente d’être ignorée, émit alors un miaulement plus efficace que toutes les sonneries de réveil, et une main encore engourdie tâtonna, trouva le dos arqué de l’animal et le gratifia d’une caresse avant que l’humain à qui appartenait la main en question ne se lève dans un profond, très profond soupir, pour jeter un regard à la fois agacé et amusé, avec une once de résignation, au chat innocemment lové sur l’oreiller encore tiède. Talisman, voyant son maître réveillé, vint se frotter à ses chevilles nues –ben euh, il va pas dormir en pantalon long non plus !- en ronronnant à pleine gorge, puis, d’une série de mouvements d’apparence innocente, l’amena jusqu’à une écuelle dans laquelle son maître déposa tranquillement un morceau de viande et de riz. Tandis que le félin se sustentait en exprimant son contentement d’un mouvement répétitif de la queue, l’humain se balada dans la pièce et ramassa un à un les papiers épars, fruits de ses réflexions du soir, pour les jeter dans les flammes. Ne jamais rien révéler de soi même, telle était sa devise…il arriva au bureau et s’arrêta avec un petit sourire, rangea la plume, leva les yeux et croisa son propre regard dans la vitre.

Tressaillit. Idiot réflexe, mais ce regard noisette piqueté d’or, direct et perçant, était par trop semblable à celui d’un fantôme de son passé, silhouette massive d’un ivrogne…son père. Seedle Fieldman, fils de celui qu’on avait connu comme « l’ivrogne Fieldman », détourna le regard en soupirant. Ce père qui le frappait, qui frappait aussi sa mère, toujours fin soûl, toujours puant l’alcool à plein nez…avait instillé en lui une forme de peur et de crainte dont il ne se départirait peut-être pas tout au long de sa vie, à supposer que sa vie soit longue, ce qui déjà n’était pas franchement gagné. Vivre vieux à Yomi, hem ! Seedle, qui se faisait appeler du nom de sa mère, Meyan, et de son diminutif Sed, attrapa la plume en soupirant pour mieux la ranger, puis regarda le croquis abandonné sur la table, un portrait somme toute assez ressemblant…un sourire étira les lèvres du jeune homme.
L’homme, environ trentenaire, qui était représenté là existait, et il le croisait tous les jours. Il avait pour nom Howl, ou plutôt se faisait appeler Howl comme Seedle se faisait appeler Sed, mais sa véritable appellation était bel et bien Caïn Fieldman. Fieldman. Howl, le serviteur favori de la Louve, cet homme glaçant, glacial et craint, au drôle de sale caractère, était son frère. Son demi-frère plus précisément mais qu’importait ? Ils s’étaient retrouvés après près de dix ans d’absence…et si Sed était heureux, sincèrement heureux, d’avoir retrouvé son frère, il sentait cependant entre eux comme un malaise, comme si Howl se défiait de lui…Sed soupira, secoua la tête et le croquis alla rejoindre les autres dans le feu. Personne ne savait que Howl était son grand frère, et personne ne devait le savoir, d’abord parce qu’il tenait à sa tranquillité, ensuite parce que Howl aussi, troisièmement parce qu’il n’avait nulle envie d’exposer cela au grand jour et puis, qui donc serait intéressé ? A Yomi, la sécurité passait par le secret…

Loin d’être aussi affamé que son chat, Sed n’avala que le contenu d’un bol de céréales avant de s’habiller tranquillement. Chemise, pantalon sombre et bottes, manteau noir de bonne taille…tout en noir et blanc, il était très élégant, certes, mais un mouvement révéla soudain le poignard qui pendait à sa hanche, l’arme tranchante et effilée. Il aurait pu porter une épée, un pistolet comme son frère ; le poignard lui allait mieux. A un être furtif, discret, rapide comme l’était Sed, le poignard convenait mieux que les épées et dans les rues de Yomi, c’était l’une des armes les plus efficaces. Le jeune homme caressa l’échine de Talisman, son amie, sa confidente, avant de se relever. Aujourd’hui, il avait droit à son jour de congé, et il s’étira en baillant, décidé à aller faire un tour. Oh, pas à Yomi ! Il n’aimait pas cette ville ! Non…un tour en campagne, dans les territoires vierges et sauvages des Ténèbres.

Il avançait dans les couloirs sans un mot, et les serviteurs qui le croisaient ne tentaient pas de lui parler. Sed était de ces hommes qui imposent le respect de par leur seule présence et par l’aura de danger qui émane d’eux. Il avait assez souvent envoyé promener d’autres êtres, ces idiots frustes, pour avoir gagné sa tranquillité, assez repoussé d’invitations à aller boire un verre –traduction, aller se soûler la gueule et appeler ça une soirée entre mecs- pour qu’on intègre, enfin, qu’il n’avait aucun envie d’aller attraper un verre d’alcool avec une bande de soûlots. A vrai dire, lui et l’alcool…il n’aimait pas ça, mais pas du tout. Cette répulsion lui avait été enseignée à force d’expériences, à force de voir son père rentrer fin soûl, à force de voir sa mère s’abîmer dans l’alcool et le désespoir au point de se ruiner et de ne même plus reconnaître son fils. Comment aurait-il pu aimer l’alcool ?
Ses pensées s’égarèrent à nouveau vers Howl. C’était pourtant dans une taverne qu’il avait rencontré son frère ; mais cela avait une explication simple : agoraphobe, il s’était engouffré dans l’échoppe afin d’éviter d’arpenter les rues de Yomi à l’heure de pointe, et Howl, de même, avait espéré trouver la tranquillité. Howl qui ne tenait pas l’alcool pour un sou et avait même eu la tête dans le vague au bout d’une seule chope de bière, brave frangin, et c’était lui l’aîné !

Sed sourit en franchissant les portes qui menaient à Yomi mais, au lieu de continuer vers la ville, il obliqua soudain en direction de la forêt proche, de la Rivière de l’Oubli et de la piste qui menait aux autres territoires, cette piste traversant les marécages spongieux. Il avança encore ainsi quelques minutes, d’un pas vif, resserrant autour de lui les pans épars de son manteau, puis leva les yeux. Un tour sur lui-même lui permit de s’assurer qu’il était seul et il laissa libre cours à sa part animale.

La panthère ouvrit des yeux qui, quoique dorés, conservaient les nuances de l’homme et sa fourrure épaisse, dense, moirée, ondula au rythme de ses mouvements. En quelques bonds, l’animal quitta la piste et s’enfonça dans les marais, devinant par instinct les pistes sûres, si léger qu’il ne trébuchait jamais sur la mousse instable et bondissait au-dessus des vasières. Sa longue queue noire lui assurant un équilibre parfait, le léopard noir sauta de monticule en monticule, accélérant à chaque pas, l’ivresse de la puissance s’emparant peu à peu de lui. Son esprit, resté esprit d’humain, s’émerveillait de la splendeur du monde alentours. Etait-il possible que les sens humains soient si atrophiés, quand le soleil réchauffait sa fourrure, quand la moindre odeur se lisait comme les livres qu’il feuilletait le soir, quand les mouvements attiraient immédiatement son attention de prédateur ? Oh, courir, et courir encore, et s’échapper, s’envoler, s’évader de la cage trop étroite où ses ailes avaient fini par s’atrophier…il avait peur, peur de devenir comme tous ces êtres bovins au regard morne, s’il demeurait trop longtemps à Yomi. Il se débattait dans la fange de la ville, luttait mais tôt ou tard il chuterait…s’il n’y avait pas eu la Louve, il aurait même trébuché avant. Petit voleur des rues, assassin à ses heures, il avait retrouvé un but dans son service à la Gardienne et peut-être cela l’avait-il sauvé ? Trop sensible, face à la dureté des rues il aurait vite construit une carapace impénétrable et se serait protégé de tous et de tout y compris de lui-même ; il serait devenu un être sans sentiments ni pensées, une mécanique de mort…au lieu de ça il était vivant. Vivant, agoraphobe, pénétré des fantômes de son passé, écorché vif, mais vivant, et Talisman, et son frère étaient là, et la Gardienne devant lui, et les odeurs du monde et ses clartés dans sa peau de léopard. Il vivait. Esprit d’humain dans un corps de fauve, songes de félin dans un corps d’homme, il ne serait jamais ni l’un ni l’autre…mais après tout, pourquoi pas ? Pourquoi pas vivre ainsi, puisque cela le protégeait des bas fonds de Yomi sans le contraindre à renier sa nature ?

La panthère accéléra encore, cherchant une proie. Pour jouer, lutter et vaincre…mais rien ne venait et le léopard ralentit, se figea soudain, tous ses sens tendus vers un être. Un humain, une humaine qui bougeait là-bas…Sed faillit redevenir humain d’un coup, se souvint juste à temps qu’il était entouré de fondrières. Il lui fallait rejoindre la piste, ce qu’il fit en quelques bonds grâce à sa musculature féline, et ce fut un homme bien vêtu, propre sur lui et élégant qui parcourut les derniers mètres pour croiser l’autre humaine. Elle ne semblait pas originaire de Yomi, et la curiosité s’empara de l’esprit de Sed.
Lui qui avait tant rêvé d’évasion, il prenait plaisir à parler aux voyageurs. Lui, l’asocial, le secret, allait de lui-même vers ces êtres pour les questionner et leur demander les dernières nouvelles, ou juste engager la conversation et, les yeux brillants, écouter des récits de pays lointains…c’était sa façon de s’évader, puisque jamais la cage de Yomi ne s’ouvrirait pour lui ! Alors il voyageait par les mots…Face à la fille –c’était une jeune fille-, Sed inclina poliment la tête en un salut rare dans ces territoires rustres. Si, comme Howl, il avait eu un chapeau, il l’aurait soulevé mais non, il allait tête nue et le vent rabattait des mèches taquines sur son front ; mèches qu’il écarta d’un revers de main avant de saluer poliment la demoiselle :

« Bonjour, demoiselle… »

Un silence. Ouais mon grand, on sait que t’as pas l’habitude de parler mais, après ça normalement on se présente. En espérant ne pas avoir l’air d’un satyre, parce qu’un mec, dans un manteau long, avec un regard perçant et un air de prédateur, qui salue une demoiselle sur une piste isolée…enfin voilà. T’as ton sourire pour toi mon gars. Sed, donc, enchaîna après une petite pause :

« Pardon, je ne me suis pas présenté. Sed Meyan, et vous ? »


2400 mots = 48 points à ajouter
Nina première réponse, ensuite incruste autorisée/ encouragée sauf si Faso' veut pas x)
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